Hors forfait


Tous ces sms qui traversent la ville
à toute bringue et se cognent contre les solitaires errants à qui personne n'a rien à dire. Pour atterrir sur un amoureux ou peut-être juste un type comme ça, en passant; et ça fait des bouts de textes qui, peut-être feraient un joli roman. Ou seulement des souvenirs, qu'il faudra qu'on efface: aujourd'hui, on ne sait même plus s'ils nous appartiennent encore et puis ils prennent trop de place sur la carte mémoire du téléphone. Circulez.

Les solitaires les voient passer, pressés, alors qu'eux ont tout leur temps; c'est même peut-être tout ce qu'il leur reste, le temps.
L'interlocuteur attend que ça sonne, il est là, tendu, impatient; il n'a pas posé de questions, pourtant il trépigne pour une réponse. Et pendant ce temps là, en Afrique, y'en a qui n'ont pas d'eau pour boire ou se laver. Ni de vaccins. Ni à manger. D'endroits ou dormir même. Et pas qu'en Afrique en plus. Quelque part quelqu'un se suicide / quelqu'un nait / quelqu'un désire plus que tout une barquette de frites à 4 heures de la nuit.
Mais pour celui qui attend son sms, rien ne compte davantage.

Les téléphones qui sonnent dans le vide, c'est.
Les fleurs qui fanent.
Les mères porteuses.
Les drapeaux sans vent et les buffets abandonnés.
Y'a tellement d'histoires qui ne commencent pas et pas mal d'autres qui s'essoufflent.


Le téléphone a sonné tout à l'heure en m'indiquant que c'était ma mère qui appelait. Les téléphones permettent ce truc fou: on enregistre un numéro, on lui approprie un propriétaire, et on peut ainsi faire la moue quand quelqu'un à qui on n'a pas envie de parler appelle. On peut même couper le son pour continuer de parler avec quelqu'un avec qui on avait envie parler. La technologie, je vous jure.

Là, mon téléphone a affiché "La Marie".
Oui, il était tout à fait impossible de l'enregistrer à "Maman", j'aurais une centaines de raisons pour appuyer ce propos, croyez moi sur parole. Aussi, je l'ai enregistrée à son prénom, affublé d'un article défini et ô combien définissant une fois associé à la majuscule toute sainte précédant son prénom. La Marie. Mère de moi. Jésus n'a qu'a bien se tenir.

Ma mère n'appelle pas, habituellement. C'est comme ça. Aussi, quand elle le fait, je m'attends à... je ne sais même pas d'ailleurs. Je m'attends à être surprise tout en sachant que je vais l'être. Je m'attends à une chose que je ne saurais nommer mais dont je pense qu'elle pourrait par exemple me scier les jambes et m'ouvrir les vannes. A tout, je m'attends. On sait jamais. Je réponds anxieuse comme quand je tremble. Branlante, je sers un "allô mamounette?" assuré, parce que je sens que c'est à moi d'assurer.

Les coups de fils qui ne répondent que par des silences entre deux sanglots se perdent dans la ville, dans ma tête et croisent les sms d'amoureux que je n'ai pas envoyés. Ils se comprennent, finalement. Ils sont dans le même bateau, les uns quelques années années avant, les autres, quelques années pendant. Nous tous, suspendus.

C'est pas souvent qu'on entend sa mère pleurer à part le tout premier jour dont personne n'a jugé utile de se souvenir. Quand ça arrive, on n'est jamais préparé. C'est les scénaristes de la vie, ils ont décidé que ça se passerait comme ça; c'est plus folklo. Ils veulent que ce soit à l'improviste. Ils disent ça, "folklo" et "improviste", en réunion autour de la table avec leurs cafés et leurs clopes, dans l'idée de retranscrire la vraie vie pour que le téléspectateur se retrouve dans le personnage. S'identifie. C'est important l'identification.
Et si le personnage ne se retrouve pas dans le personnage, qu'est ce qu'ils font eux, et moi, qu'est ce qu'on fait? Et si j'étais pas prête à entendre ma mère pleurer, pour de vrai, pas prête au point que rien ne sort de ma bouche non plus, sinon des débuts de sanglots copieurs des siens?
Quid du scénario et de l'audience? Tout le monde s'ennuie, là, je vous jure, y'a pas assez d'action, trop d'émotion, c'est plus du tout vendeur ce bourbier de nos jours.

Heureusement, depuis toujours je me suis préparée à être pétrifiée ce jour là. A chaque fois que la dame appelle, je me redresse, je prends une grande respiration, je me tiens droite et décontracte mes épaules par un mouvement théâtral de la tête; j'attends presque d'entendre la perdition dans le trémolo de sa voix pour déblatérer tout ce que j'ai dans le tiroir réservé à ce moment. Pile poil. Elle ne dit rien, son silence tremble et son souffle bégaye, c'est bon ,j'y vais, je fonce, je donne tout, on se lance.

-Tu sais, c'est normal... (je me secoue encore la tête comme faisaient mes copines comédiennes au cours florent avant de... ne rien faire) C'est normal que tu ...
-...
-Pardon.
-...
-...Je croyais être préparée à ça. Savoir que te dire quand tu flancherais. J'ai répété cette scène cent fois dans ma tête. Je savais qu'un jour tu m'appellerais pour que ce soit moi qui parle.
-...
-Je croyais aussi que si j'étais pas prête et que je te le disais, tu répondrais quelque chose à la place d'une respiration irrégulière. Et que ça m'aiderait.
-...
-Mais tu dis rien...
-...
-...
-...

Je me dis que c'est pas possible, j'ai pas le droit de rater à ce point un moment que j'attends depuis aussi longtemps tout en espérant qu'il n'arrive jamais. (Donc, en reprenant du poil de la bête, je me dis qu'il faut que je remette de l'ordre dans ma notion de logique, de temps, d'espérance et d'attente.)

-C'est normal d'avoir peur. C'est pas parce que t'es ma mère que t'es invincible. Je croyais vraiment que t'étais invincible tu sais, jusqu'à il y pas si longtemps. Mais bon. ... Tu l'es pas, pas vrai?
-... Autant que toi.
-Merde.
-T'es invincible pour moi.
-C'est pour ça que tu m'appelles moi quand tu pleures?
-Non. J'ai déjà pleuré avant sans t'appeler. Tu sais, je suis ta mère et... MAIS je suis humaine. Alors j'ai déjà pleuré. Mais ça ne te regardait pas. Je ne t'ai pas appelée.
-...
-Tu comprends?
-C'est à mon tour de plus savoir quoi dire.
-C'est pour ça que je t'appelle.
-... ? Je comprends pas.
-C'est la première fois que je t'appelle en pleurant sans avoir de raison particulière de pleurer donc je n'ai rien à dire. Donc rien à entendre.
-Sympa...
-Je ressens des choses dues à mon âge, le temps, et bientôt ma mort. Ca me fait penser à toi. Mais il n'y a rien à dire là-dessus. Il n'y a qu'à partager des moment d'émotion exacerbée sans rien expliquer. Sans en faire trop, surtout.

Je me rappelle alors tout ce que j'avais préparé au cas où. C'est comme par magie que ça revient.

-Non mais tu plaisantes. Il y a TOUT à expliquer au contraire.

Je marche en parlant. Je traverse l'appartement et les détails s'incrustent toujours dans les moments importants. Par exemple, avant de prendre ma respiration pour lui ouvrir mon tiroir, je ramasse une cendre et dépose un verre sale dans l'évier.

-Tu vois, j'ai ramassé une cendre qui traînait et j'ai mis un verre sale dans l'évier et pourtant...
-...Tu fais le ménage tous les jours j'espère?!
-Maman!
-Quoi?
-J'essaie de te parler de quelque chose.
-Non c'est moi qui te parle de quelque chose.
-Alors, dis moi de quoi?!
-...
-Tu recommences avec tes silences.
-Je croyais que tu adorais ça, les silences.

J'adore ça, les silences. Ma mère me connait trop bien tout en ignorant tout ce qui s'est passé dedans moi depuis qu'on ne vit plus ensemble, c'est à dire, toute ma vie, mais, c'est vrai, j'adore les silences.
Je change de direction et je passe la seconde.

-T'as re-arrêté de fumer?
-Non j'ai repris là, y'a 5 minutes.
-Ok. Fumons une cigarette ensemble alors. Sans rien dire.
-Tu fumes beaucoup non?
-Maman!
-Ok, ok, faisons ça.

J'allume ma cigarette.
Je me demande si elle a du feu, je me dis, l'espace d'un instant que j'aurais aimé allumé sa cigarette, à côté d'elle sur le fauteuil ou je m'installe toujours et puis non... si je pleure aussi, côte à côte, on aurait l'air ridicule comme ça en rang d'oignons. J'allume ma cigarette. J'entends la pierre de son briquet rouler. On ne se dit rien, on joue le jeu.
Je dis juste "Tu sais, je vais aller sur mon balcon, on fait ça, on va dehors, on regarde la ville quand on fume une cigarette avec quelqu'un au téléphone". Aucune réponse et aucune question de ma part non plus, je ne veux pas demander si elle est encore là, je m'en fiche peut-être.
Je finis ma cigarette.
Entre temps, je n'ai pas pensé à autre chose qu'à elle. J'ai regardé les immeubles et réalisé que finalement, pour une ville comme Paris, y'avait pas beaucoup d'appartements allumés la nuit. Je me suis dit que non, c'était pas parce que les chambres étaient remplies d'amoureux emmitouflés dans leur couette et l'obscurité, ça ce saurait, mais parce que ça dort, ça dort, ça meurt et peut-être que ça téléphone dans le noir. Je me suis demandé s'il y avait beaucoup de mères, dans ces immeubles qui étaient cap' d'appeller leur fille quand elles touchaient le plus fort d'elles mêmes. Je n'ai pas osé me demander combien de filles maîtrisaient cette situation parce que, en imaginer ne serait-ce qu'une m'aurait poussé à jeter mon portable par le balcon. Et moi avec. Or, j'ai besoin de ce portable. En plus, je suis au téléphone, là je vous rappelle, donc j'ai besoin de moi aussi.

-Je pense à toi alors que t'es au bout du fil, t'es dans le noir?
-Dans le flou plutôt.
-C'est allumé j'veux dire chez toi?
- Rires.
Elle rit. Elle rit tellement qu'y a des fenêtres de l'immeuble d'en face qui s'allument, je vous jure!
-Je croyais que tu voulais dire...
-Oui alors que
-Oui et d'ailleurs
-Ouais, c'est allumé chez eux? (là vous pouvez pas comprendre)
-A ton avis?
-Mmmmh, à mon avis, c'est flou.
-C'est fou.
-J'allais le dire.
-Oui mais je l'ai dit d'abord.
-Oui mais t'as tout fait "d'abord" de toute façon. C'est pas
-C'est pas du jeu. ... Manon?
-Oui, c'est moi. C'est comme ça que t'as voulu m'appeler en tout cas.
-Chez toi, je ne t'ai pas demandé, c'est allumé?
-Si c'est encore pour que tu me dises...
-Je te parle pas de factures edf.
-Maman?
-Oui, c'est moi. Enfin, c'est comme ça que tu as décidé de m'appeler en tout cas.
-Maman, tu crois qu'il y a beaucoup de gens qui se comprennent à demi mot?
-Tu veux dire, dans le noir ou dans le flou?
-Je veux dire, comme nous.
-...
-T'es émue.
-C'est une question?
-Toi oui, y'avait ta voix qui montait en point d'interrogation. Moi non.
-Tu voulais dire: "comme nous" point. Avec la voix qui descend.
-Oui comme au JT.
-Non.
-Si.
-Non, je veux dire, non, je ne crois pas que beaucoup de gens se comprennent à demi mot.
-Même les gens qui sortent de l'utérus de quelqu'un.
-C'était une question.
-Ah merde, on a oublié de monter la voix en point d'interrogation.
-Peut-être parce qu'on s'en fiche.
-Maman, quand tu dis "on s'en fiche" je le sens bien que t'as je sais pas combien d'années de plus que moi, parce que moi, spontanément, et pourtant je suis pas vulgaire, même si je peux l'être vachement, je suis spontanément PAS vulgaire, mais quand même j'aurais tendance à dire "on s'en fout".
-On s'en fout.
-T'as raison.
-J'ai toujours raison, je suis ta mère, celle que tu comprends dans le flou et qui était là d'abord.
-Maman?
-...
-...
-Je sais.

Bien sur qu'elle sait. Bien sur. Mais peut-être que pour une fois, pour voir, à titre d'expérience, je pourrais essayer de le dire. Je me lance.

- Quand tu mets ta télé en veille, ça use autant d'électricité que quand tu la laisses allumée non?
-Je crois que je t'aime toi.

Merde. Merde. J'ai raté mon coup. Je me fais devancer. Je voudrais jeter mon téléphone par le balcon à une voisine qui saurait quoi dire à sa mère et m'emmitoufler sous ma couette avec mon obscurité.
Faisons comme si on était pas déconcertée.

-Bah. Encore heureux.
-Non.
-Bah si.
-Non, je crois que je t'aime toi. Toi comme tu es. Pas parce que tu es ma fille. Parce que tu es ma fille, je t'aimerai toujours, je pourrai pas faire autrement même avec la meilleure volonté du monde.
-Ok. Ca m'arrange.
-Non, ça ne t'arrange pas, tu ne comprends rien. Mais j'aime qui tu es. Tu ne serais pas ma fille et je te rencontrerais, je sais pas où, ni pourquoi ou bref, je t'aimerais. Ce que tu es toi. Toi toute seule. Toi. Toi je t'aime. Pas parce que tu sors de mon utérus comme tu dis.

Y'en a beaucoup des gens qui vous font pleurer en (attends je compte) 57 mots?
C'est vraiment dégueulasse. C'était à moi de dire des choses jolies. Je voulais être la gentille des deux. Faut toujours qu'elle fasse tout en preum's.

-Je pleure pas, c'est pas ça.
-Tu pleures si tu veux.
-J'ai pas envie.
-Ok.
-C'est juste que c'était moi qui devais dire des trucs gentils. Et en plus, tout ce que tu dis, c'est joli juste parce que justement je sors de ton utérus. C'est tout.
-C'est ça que tu réponds aux garçons quand ils te disent des gentillesses?
-Quoi?
-"tu dis ça juste parce que tu sors de mon..."
-Ha ha, t'oses pas.
-Non mais bon t'as compris.
-Non, je comprends rien. Je comprends jamais rien. Je veux retourner dans ton utérus. Qu'on me laisse tranquille. S'il te plait.
-C'est pas possible, je vais bientôt mourir moi, ça peut pas marcher ton histoire.
-Là, il faut vraiment qu'on parle d'autre chose parce que sinon, heu, je ne réponds plus de rien.
-Mais Manon, tu ne réponds plus de rien, de manière générale. C'est pas comme ça que je t'ai élevée, mais c'est comme ça que t'es.
-...
-Et oui.
-Et toi. Toi tu réponds de quoi?
-De toi. Je réponds de toi.
-C'est pas une vie.
-A qui le dis tu...

Y'a un double appel qui se manifeste sur mon écran et dans mon oreille. J'ai accepté l'offre parce qu'elle coutaît pas chère et que le vendeur de l'opérateur chez qui je suis abonnée était sympa et un peu désepséré. Mais, la chose est mal pensée, l'interlocuteur sait aussi que je suis déjà en ligne. Si on on ne répond pas, c'est pire qu'un appel qui sonne dans le vide ou qui tombe tout de suite sur une messagerie; si on ne répond pas c'est qu'on préfère continuer de parler avec quelqu'un d'autre. "Appel en attente chez votre correspondant"... Mmmmh, "appel qui n'est pas digne d'être pris d'après votre correspondant".
Je me surprends à regarder quand même de qui il s'agit tout en sachant que personne ne mérite d'interrompre cette conversation, ces monologues croisés. A part dieu. Ou Elvis. Et ils ne téléphonent pas, eux, c'est bien connu, ils nous apparaissent au fond des tunnels avec une lumière blanche ou je sais pas quoi.
C'est un galant. Etrangement, l'envie me prend de couper court pour, ok, retrouver le galant, et ok, aller dans un bar, et ok, prêter mon utérus et, ok, ne plus penser à ces mots que je ne sais pas dire.

-Tu m'écoutes?
-Oui non mais j'avais un double appel, qu'est ce que tu disais?
-Prends le, prends le, je te rappelle après.
-Non non, c'est pas important.
-C'est qui?
-Bah, je t'en pose des questions?
-... Quelques unes oui, y'a même eu un âge où tu me demandais "pourquoi" à propos d'absolument tout.
-Comment ça?
-(avec une voix qu'elle veut enfantine, mais entre nous, c'est un peu raté) Et pourquoi les gens ils sourient? (avec une voix qu'elle veut autoritaire, ce qui est à peu près aussi réussi que la voix enfantine) Parce qu'ils sont heureux. Et pourquoi il s sont heureux? Parce qu'il leur est arrivé quelque chose d'agréable. Et pourquoi il leur est arrivé quelque chose d'agréable?
-Oui bon, bah toi aussi t'as du demander pourquoi ceci pourquoi cela à tout bout de champ quand t'étais petite, ça va hein.
-Ah non, moi je trouvais les réponses dans les livres mais je laissais ma mère tranquille.
-Dans les livres, bah voyons. Pfff. Comme si dans les livres on t'expliquait pourquoi il arrivait quelque chose d'agréable à quelqu'un...
-Rechercher la réponse dans un livre était quelque chose d'agréable qui m'arrivait en tout cas.
-Ok, donc t'as toujours réponse à tout en fait?
-Non, toujours pas à ma question "qui était la personne qui t'appelait?"
-Un garçon, tu connais pas.
-Oui, vu que tu m'en présentes aucun, pas étonnant que je ne connaisse pas celui-là.
-Parce que tu voudrais que je te les présente peut-être?
-"Les" ?
-Bah...
-Non mais surtout pas, je ne suis pas ce genre de maman qui fait des dîners au peut-être futurs maris tout en essayant de connaître leur passé génétique pour s'assurer de la santé du petit-enfant à venir, ouhlala, non merci.
-Bah voilà.
-Oui mais ça ne t'empêche pas de m'en parler non plus.
-Bah voilà, je t'ai tout dit, là.
-J'aimerais encore fumer une cigarette s'il te plaît.
-Il me plaît.

J'entends son briquet, encore. Je tire des bouffées tellement immenses sur ma Camel qu'en 4 fois, c'est plié. Je suis à mon balcon, accoudée, je repense à cette photo où Marilyn fait semblant comme personne d'être heureuse, prête à tout pour vous convaincre que tout va bien se passer.


Alors qu'en réalité, elle ré-flé-chit à la manière la moins pire dont les choses pourraient se dérouler.

J'aimerais bien que ma rue soit à New York, une fois de temps en temps.
Dire "jetaime" à celle qui m'a mise au monde sonnerait autrement plus simplement en anglais. Et ça se promènerait entre des immeubles plus grands, entre des gens plus seuls, au milieu d'appartements plus lumineux.


-maispastrop-