Un peu de silence*


C'est drôle, je.
J'ai plus de mots pour.
Parfois, ça fait.
Comme si tout.
Et pourtant ça.
Rhooo.
C'est nul, y a pas la possibilité de barrer. Rayer ce qu'on a écrit.
Pas l'effacer, non, le laisser visible, lisible, parce qu'on le pense tout de même, mais on ne trouve pas que ça mérite une mise en forme en bonne et due forme. Alors le rayer, ce serait vraiment pile poil ce qu'on ressent. J'aimerais écrire un livre avec des ratures. Je le ferai, un jour. (Une nuit plutôt). Des rectifications, des anotations personnelles en marge, des pages déchirées, voire même des notes, sur 20, à la manière d'un professeur.Un professeur sans pitié, moi même face à la pimbêche qui écrit. Et puis des alinéas entiers rayés. Et même, d'autres en italique, parce que je les aurais volé à un auteur inconnu et que ça ne me gênerait pas de les faire miens. Pas le moins du monde. Et puis quelques adjectifs en gras. Très gras.




Dégoulinants. Obscènes.



Formidables.

Mais peut-être que, quand on n'a plus rien à dire, on est vraiment nus, là, à poil. Beaucoup trop à dire, en fait, et simplement pas de mots qui collent. Le langage des sensations bien plus que celui des signes, voilà ce dont j'aurais besoin, la plupart des lundi de l'année après 23h.
Si je disais une odeur, une fleur, un film, un bout de gazon d'un pays qui n'existe peut-être même plus, comprendrais tu, hein? Si j'écrivais en portrait chinois, me répondrais tu en cadavre exquis?
J'adorerais.
Et j'ai failli ne pas mettre de S.
A "adorerais".
Comme si c'était du futur, une promesse, et certainement de la science fiction.

Rayé rayé rayé tout ce paragraphe, mais lisible.
Brouillon.
Souillon.
A nettoyer.



-maispastrop-

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